En juin de l’année 2020 le Département des Eaux et Forêts a lancé un programme de suivi scientifique de Vautours africains au Centre de Réhabilitation des Vautours (CRV Jbel Moussa) en partenariat avec GREPOM/Birdlife Maroc, ce programme auquel participe, l’AMPR (Association Marocaine de Protection des Rapaces), l’ECWP (Emirates Center for Wildlife Propagation), GREFA ( Grupo de Rehabilitación de la Fauna Autóctona y su Hábitat), et le CEPF (The Critical Ecosystem Partnership Fund) a pour objectif, l’évaluation des menaces qui pèsent sur le Vautour de Rüppell (Gyps rueppell) et le Vautour africain (Gyps africanus) au cours de leurs dispersion au nord de leur aire de distribution naturelle en compagnie des Vautours fauves Gyps fulvus durant la migration printanière. Ces deux espèces sahéliennes sont classées en danger critique (CR) par l’UICN.
Cette étude de suivi des mouvements des ces deux espèces de vautours, consiste en la pose des Tags alaires et des balises GPS sur des individus capturés aux charniers au niveau du SIBE de Jbel Moussa à proximité du Détroit de Gibraltar. Ces vautour sont ensuite lâchés et leur mouvements du retour vers leurs aires naturelles de distribution sont suivis. A la différence du Vautour de Rüppell qui a été plusieurs fois observé au Maroc et dans la péninsule Ibérique, les observations du Vautour africain au nord du Sahara sont très rares. Environ onze observations ont été enregistrées dans la région Paléarctique dont 4 au niveau du Maroc et le reste principalement au niveau de la Péninsule ibérique.
Le 19 juin 2021, un Vautour africain, qui était en phase de réhabilitation au CRV de Jbel Moussa, a été équipé par une balise GPS offerte par GREFA en collaboration avec l’AMPR. Après son lâcher, ce vautour s’était dirigé vers le sud et avait séjourné près de deux mois au niveau des régions du centre du Maroc, avant de reprendre son trajet du retour en direction du sud. Les données GPS récoltées, montrent que le trajet suivi par ce vautour inclus la région de Tindouf situé au sud-ouest de l’Algérie, et par conséquence, ce serait la première mention de cette espèce au niveau de l’Algérie.