Vautour africain en vol. Photo : Benoit Maire (GOMAC)

En 2020, le Département des Eaux et Forêts et ses partenaires ont lancé le suivi scientifique du Vautour de Rüppell (Gyps rueppelli) en dispersion dans le nord depuis leur zone de reproduction sahélienne. Ces dernières trois décennies, cette espèce a commencé à suivre le Vautour fauve (Gyps fulvus) lors de sa migration vers l’Europe. Actuellement, le Vautour de Rüppell est devenu régulièrement observé dans la région de la Méditerranée occidentale (surtout au Maroc et en Espagne). En effet, des dizaines d’individus sont recensés chaque année à Jbel Moussa au nord du Maroc.

Aussi, le suivi des populations de vautours lors de la période de migration a permis de noter que le Vautour de Rüppell, n’est pas la seule espèce qui a élargi son aire de dispersion, en effet, le Vautour africain ou Vautour à dos blanc (Gyps africanus), une espèce endémique de l’Afrique sub-saharienne, a commencé s’aventurer plus vers le nord depuis la région du Sahel. A la différence du Vautour de Rüppell, le Vautour africain reste beaucoup moins observé au Nord du Sahara (c’est-à-dire dans le Paléarctique occidental). Environ onze observations ont été soulevées dans le Paléarctique dont 4 au niveau du Maroc et les autres principalement dansla Péninsule ibérique.

           Ces deux espèces de vautours partagent la même aire de distribution qui s’étale sur une grande partie du continent depuis l’océan Atlantique à travers la région sahélienne jusqu’à l’Afrique de l’Est. Toutefois, l’aire de répartition du Vautour africain continue jusqu’à l’Afrique australe.Les populations de ces deux espèces ont connu un déclin important, ce qui leur a valu le statut « En danger critique d’extinction » dans la Liste Rouge de l’UICN, la catégorie qui regroupe les espèces avec un risque d’extinction supérieur.

           Les résultats préliminaires obtenus du suivi du vautour de Rüppell, ont montré une mortalité importante durant la période de migration. Etant donné que ce dernier et le Vautour africain ont plus ou moins la même aire de distribution et la même écologie, il est intéressant de faire un suivi également du Vautour africain afin de comprendre sa dispersion et de comparer les résultats avec ceux du Vautour de Rüppell.

Le 29 Mai 2021, un vautour africain immature de 2ème année a été récupéré par l’Unité de Surveillance et de Contrôle de la Faune Sauvage du Rif, avec l’Unité régional de Tanger-Tétouan de GREPOM/Birdlife Maroc, et transféré au niveau du Centre de Réhabilitation des Vautours de Jbel Moussa (CRV Jbel Moussa).Un examen de l’individu a été effectué par l’équipe de CRV Jbel Moussa et à montrer que l’individu était faible (poids = 3,5 kg) et nécessitait un séjour de mise en forme au niveau de la volière avant d’être relâché dans la nature.

Vautour africain au volière. Photo : CRV Jbel Moussa

Le 19 juin 2021, après trois semaines de récupération au niveau du CRV, le vautour  a récupéré ses forces (poids final = 4,3 Kg). Le vautour a été équipé d’une balise GPS par l’équipe de CRV Jbel Moussa en collaboration avec l’Association Marocaine pour la Protection des Rapaces (AMPR). La balise GPS a été offerte par l’association GREFA.

Photo : Karim Laidi (GOMAC)

Le suivi scientifique des vautours au niveau de Jbel Moussa est assuré par le Département des Eaux et Forêts et le GREPOM/Birdlife Maroc en collaboration avec des associations nationales et internationales (appuis technique, balise GPS,…). Le suivi a bénéficié cette année du soutien financier du Fonds de Partenariat pour les Ecosystèmes Critiques (CEPF) à travers le projet « Maintien et amélioration des pratiques pastorales traditionnelles pour la conservation des vautours et leurs habitats » que mène le GREPOM dans la région de Jbel Moussa.

error: Content is protected !!